dimanche 30 novembre 2014

29, 30 novembre – de Queenstown à Te Anau

Nous quittons Franz Josef tôt samedi matin sous le soleil, mais les nuages reviennent à grands renforts.  Pendant trois heures, nous conduisons vers le sud le long de la côte ouest sous la pluie. Nous n’aurons jamais autant vu le long nuage blanc sur le sommet des montagnes. Lorsque nous bifurquons vers l’est à la hauteur de Hasst, le soleil apparaît enfin. Nous nous arrêtons à Wanaka, sur le bord du lac,  vers midi. Au lieu de manger nos sandwichs, nous allons manger dans un petit bar géré par des dames au sourire avenant. Parce qu’elle tarde à apporter l’assiette de Serge, la serveuse lui offre gratuitement un deuxième capuccino. Ça c’est du service!

Nous arrivons à Queenstown vers 15h.  C’est la première fois que nous logeons dans un YHA (Youth Hostel Association); il est situé juste en face du lac Wakatipu. Nous avions certaines inquiétudes mais c’est une agréable surprise finalement. Notre chambre est située au 3e étage et est minuscule mais très propre. Au premier étage, il y a une grande cuisine, genre laboratoire, qui me rappelle celle à George Brown College où Thierry et moi avons pris nos cours de cuisine. Il y a de grandes salles pour prendre nos repas et des salons pour lire ou regarder la télévision devant d’immenses portes-fenêtres donnant sur le lac.   Le défaut de ces grandes auberges, c’est que les occupants ne se mêlent pas beaucoup entre eux.  

Le Lakefront YHA à Queenstown
 Queenstown est très touristique; c’est la ville des sports extrêmes comme le bungy jumping, la luge, le rafting, le parapente, le deltaplane et bien d’autres, donc il y a beaucoup de jeunes et ça bouge énormément.  Pour les plus vieux, il y a le mini-put bien sûr. Nous marchons jusqu’au centre-ville, qui est à 10 minutes de l’auberge, pour aller à l’épicerie. Il y a trop de magasins à mon goût et Serge y fait plusieurs arrêts.  Tannée de l’attendre à l’entrée, je vais le chercher au fond des magasins et lui rappelle qu’il n’y a plus de place dans nos sacs à dos pour tout ce qu’il veut acheter. 

En préparant le souper, je fais la connaissance d’un jeune français qui est ici depuis 18 mois et je l’invite à venir souper avec nous et partager notre vin.  Au moment de faire la vaisselle, je jase avec un jeune suédois dont le métier est pêcheur et qui est venue au Canada, entre autres en Gaspésie.  Il me parle de homards et surtout de notre fameuse « tarte au sucre ».

Dimanche matin, nous allons faire un tour en gondole au sommet de Bob’s Peak qui nous offre une vue magnifique sur la ville.  Serge veut faire une descente en luge, mais ce n’est pas encore ouvert. Pour ma part, je ne suis pas déçue car j’ai peur juste à regarder le parcours.  En redescendant de la montagne, nous voyons des cyclistes montés avec leurs vélos de montagnes accrochés aux gondoles; ils redescendent par un sentier de montagne.

Vue de Queenstown au sommet de Bob's Peak

Le parcours en luge sous les gondoles
Serge et moi en gondole au dessus de Queenstown

Serge aura au moins essayé la luge
Nous partons ensuite vers le sud pour nous rendre à Te Anau, par la route panoramique qui longe les baies au sud du lac Wakatipu. Ce lac a plusieurs similarités avec le « Loch Ness » en Écosse et a été choisi comme lieu de tournage pour plusieurs scènes du film « The Lord of the Rings ».

La route le long des baies du lac Wakatipu
Il fait froid aujourd’hui à Te Anau, mais le sentier sur le bord du lac est vraiment beau et on marche rapidement pour se réchauffer.  En fin d’après-midi nous nous rendons au Bob & Maxine Backpackers Hostel où nous avons réservé pour la nuit.  Une affiche indique que c’est complet, mais nous ne sommes que 6 personnes.  C’est que les propriétaires ont décidé de prendre congé aujourd’hui et n’ont accepté que ceux qui avaient déjà réservé. Nous sommes les seuls occupants dans un dortoir de 6 lits. Nous nous sentons presqu’à la maison si ce n’est que des alpacas se promènent dans le champ voisin.

La salle de séjour chez Bob & Maxine Backpackers Hostel à Te Anau

Nos gentils voisins, les alpacas

vendredi 28 novembre 2014

26 au 28 novembre – Franz Josef Glacier, les caprices de Dame Nature

Notre expédition en hélicoptère pour aller marcher sur le sommet du glacier Franz Josef approche à grands pas. Notre réservation est pour vendredi 9h30, mais comme le temps est à la pluie, rien ne garantit que le départ se fasse.  Mercredi après-midi, nous allons donc à Franz Josef Village pour réserver des places pour le départ de jeudi à 12h00. Comme il nous faut tuer le temps dans ce si petit village, nous allons au West Coast Wildlife Centre pour tout apprendre sur le kiwi, ce petit oiseau nocturne. Le Centre fait aussi l’élevage de la plus rare espèce de kiwi au monde, le rowi. Très peu d’œufs de rowis survivent jusqu’à l’âge adulte. Les experts du Centre récupèrent les œufs dans les nids, les placent dans des incubateurs, les nourrissent, puis à 18 semaines, ils les déposent sur une île où il n’y a pas de prédateurs. Lorsqu’ils sont âgés de 3 ans, ils les ramènent dans leur habitat naturel.  C’est comme ça que le Centre contribue à l’augmentation de la population de rowis qui est sérieusement menacée.

Nous nous installons pour deux jours à Beach House Lodge à Okarito, situé à 20 minutes au nord de Franz Josef Village.  Nous occupons une charmante maison sur pilotis de 3 chambres.  Ce soir, nous sommes seuls attablés à l’immense table car les autres occupants ont choisi de souper en ville. 

Salle à manger à Beach House à Okarito
Toute la nuit, il pleut des cordes et, au matin, nous sommes entourés d’un lac.  Pour se rendre à l’auto, il nous faut descendre par une échelle car le bas de l’escalier est inondé. Laura, la propriétaire est désolée mais ça nous fait bien rire.

Le terrain est inondé à Beach House ce matin

Laura m'aide à descendre
A 11h00, nous nous présentons au bureau de Helicopter Line et nous apprenons que le départ de midi est annulé en raison du mauvais temps.  Nous réservons donc nos places pour le départ de 14h30. Entre-temps, nous partons vers le sud pour se rendre à Lake Matheson, près de Fox Glacier. Le soleil a fait son apparition et le sentier est agréable. Nous marchons rapidement car le circuit prend 1h30.  Au bout de 20 minutes, la pluie commence et s’intensifie; en peu de temps nos vêtements et nos sacs à dos sont complètement mouillés. Alors nous rebroussons chemin et allons au café prendre une soupe et se sécher… Et le soleil réapparaît. Il nous reste 30 minutes pour retourner à Franz Josef village et se présenter au bureau de Helicopter Line à 13h30 tel que demandé.


Vue sur Fox Glacier 
Sur le sentier de Lake Matheson

Bonne nouvelle! Le départ n’est pas annulé. Après avoir lu les instructions et rempli des formulaires, nous partons avec la guide qui nous remet des bas de laine, des bottes et crampons, des pantalons imperméables et des manteaux.  Il est 14h27 et nous sommes prêts….

La guide reçoit un appel, le départ est annulé; le vent s’est levé sur le glacier.  Pouvez-vous imaginer notre déception? Certains d’entre nous, doivent quitter demain et ne pourront pas se reprendre. Pour nous, il y a toujours la possibilité d’un départ vendredi matin 9h30 car nous sommes ici pour une autre journée.

 En attendant, nous partons en randonnée durant 1 heure et demie sur le sentier menant au front glaciaire; au moins, nous l’aurons vu d’en bas ce fameux glacier.    

Sur le sentier menant au bas du glacier Franz Josef

Magnifiques chutes le long du sentier

C'est le plus loin que nous avons pu aller
3e essai.  A notre réveil, vendredi matin, le soleil brille après une nuit pluvieuse. Serait-ce notre journée de chance? Nous faisons nos adieux à nos compagnons de chambre et quittons Beach House à 8h15.  En route, le ciel se couvre et les nuages envahissent à nouveau les montagnes.  Ce n’est pas bon signe, mais comme la température change rapidement dans cette région montagneuse, nous gardons espoir.  A l’agence d’Helicopter Line, nous attendons la décision des grands manitous. A 9h00, c’est officiel, le départ pour l’excursion Heli-Hike de 9h30 est annulé. Comme nous avons toute la journée devant nous, nous donnons nos noms pour le départ de midi.

A l’accueil, nous rencontrons deux jeunes filles de la Nouvelle-Ecosse qui ont été embauchées à la suite d’une entrevue par Skype avec la compagnie Helicopter Line. C’est un emploi intéressant pour les jeunes qui veulent se faire des sous afin de continuer à voyager en Nouvelle-Zélande et ailleurs. 

Nous tentons une autre fois d’aller faire le tour de Lake Matheson, situé plus au sud.  Nous réussissons à parcourir tout le sentier avant que la pluie recommence. Par temps clair, tôt le matin, on nous promet un lac pur comme un miroir sur lequel les montagnes se reflètent.  En route pour Franz Josef Village, c’est le déluge.

Lake Matheson
4e essai.  C’est sans surprise que nous apprenons que le départ de midi est annulé.  Pour nous remonter le moral, nous allons dîner au restaurant où nous échafaudons des plans pour le reste de la journée.  Le couple de kiwis, rencontré à Beach House, nous a vanté l’excursion à Whataroa pour voir les hérons blancs; il y a un départ à 13h00 et un autre à 15h00. Nous nous y rendons en 30 minutes.  Dans le ciel, il y a des endroits où c’est complètement gris et d’autres où apparaît le soleil. Nous arrivons à Whataroa sous la pluie. La dame nous informe qu’il n’y a aucune réservation en après-midi et qu’ils offrent l’excursion seulement s’il y a quatre personnes qui y participent. Un autre projet qui tombe à l’eau.

5e essai. En revenant vers Franz Josef, le ciel se dégage. Les nuages vont-ils disparaître des montagnes et nous permettre de prendre le départ à 14h30 ? Mais non… c’est définitif, pas de départ pour la marche sur le glacier aujourd’hui. Les statistiques disent qu'il pleut 5,000 millimètres par an à Franz Josef Glacier.  C'est bien vrai.

Tant qu’à se faire mouiller, autant le faire dans l’eau chaude.  Nous allons nous baigner à Glacier Hot Pools. Il y a plusieurs piscines joliment dispersées dans un environnement naturel et recouvertes d’une toile pour nous protéger de la pluie. Nous choisissons la plus froide, celle à 36 degrés Celsius. Nous y passons une heure à jaser avec une dame de l’Angleterre dont le mari attend patiemment dans la voiture car il n’est pas très friand de ce genre de baignade.


Une baignade à Glacier Hot Pools
Nous voilà maintenant installés à Glow Worm Cottages et nous nous ennuyons déjà de Beach House à Okarito. Samedi matin, nous partons pour Queenstown, plus au sud.

mardi 25 novembre 2014

24 et 25 novembre – Karamea : 2 ti-vieux dans une commune

Nous nous rendons aujourd’hui à Karamea, située au bout de la route, au nord-ouest de l’Ile du Sud, dans l’intention d’y rester deux jours. Nous avons comme programme de visiter Oparara Basin et Honeycomb Caves et marcher dans le sentier Heaphy Track qui longe la mer.  Mais avant cela, nous nous rendons à l’auberge Rongo Backpackers où nous avons réservé pour deux nuits.  La maison est assez colorée et nous nous demandons ce qu’elle nous réserve.

Rongo Backpackers Hostel
 Nous sommes accueillis avec enthousiasme par sept jeunes, dont deux américaines, une canadienne et quatre allemands/allemandes. Ils sont installés dans des fauteuils qui ont connu de meilleurs jours; ils chantent et jouent de la guitare.  Ils vivent là pendant quelques mois, travaillant à l’entretien de la maison, du jardin et effectuant des travaux sur la ferme du propriétaire.  Je crois que le propriétaire a meublé et équipé la maison dans un marché aux puces, tellement tout est vieux et défraîchi. Les jeunes ont laissé court à leurs talents artistiques en décorant chaque pièce de graffitis, de poèmes, de dessins et de bricolages.  Nous ne nous sentons pas vraiment à notre place dans cet environnement.

La salle de séjour 

Heiko prépare son repas: pâte feuilletée, saumon en boîte et avocat
Comme il fait soleil, nous partons tout de suite pour Aparara Bassin, encore plus au nord.  Encore une surprise nous attend; pour s’y rendre il faut parcourir 16 kilomètres sur une route de gravelle qui n’est pas très bien entretenue. Nous empruntons quelques sentiers, dont un qui nous amène dans une caverne sans éclairage, un autre qui promet de nous conduire à Oparara Arch, la splendide. Serge se demande s’il a éteint les phares de l’auto; pour ne pas risquer de se trouver en panne si loin de la civilisation, nous rebroussons chemin; ainsi nous n’aurons pas la chance de voir la merveille du coin.

Paysage fantastique le long d'Oparara trail 
De retour à l’auberge, comme nous voulons utiliser le BBQ pour faire cuire des légumes et des filets d’agneau, deux jeunes s’empressent de nettoyer la grille. Ils sont quand même bien gentils ces jeunes. 

Étant donné que la météo annonce de la pluie pour demain, nous profitons de cette excuse pour informer la jeune fille, responsable de l’accueil, que nous ne resterons là qu’un soir seulement.

Mardi matin, nous prenons la route vers le sud.  A Westport, nous faisons un arrêt à un I-Site Visitor Centre, pour faire une réservation au Birdsong Hostel à Hokitika qui a d’excellents commentaires sur Trip Advisor.  Le long de la route, au nord de Greymouth, nous nous arrêtons à Pancake Rocks Blowholes.  Ah! Que c’est beau; la nature est une grande artiste. La promenade de long du sentier nous émerveille à chaque tournant.


Pancake Rocks Blowholes


Cette vue m'a donné le goût de manger des crêpes

Le paradis des oiseaux

 Au sud de Greymouth, nous allons visiter Shantytown la reconstitution d’un vaste village aurifère des années 1860.   La visite commence par un voyage en train à vapeur, dans la forêt vierge, là où les bûcherons coupaient les immenses arbres à la scie et à la hache.  L’histoire de ce village, des bûcherons et des chercheurs d’or nous est racontée par des panneaux avec récits et photos. J’ai bien aimé l’histoire de Birdie, la chercheuse d’or qui exploitait sa concession en compagnie de deux hommes.  Comme bien d’autres chercheurs d’or, lorsqu’elle avait assez d’or, elle allait à la banque pour le vendre et se rendait ensuite à la taverne dépenser tout son argent.  Pauvre comme Job, elle retournait ensuite sur sa concession. Elle a quand même vécue jusqu’à 72 ans à ce régime, et n’a jamais été riche longtemps.



Serge cherche une pépite d'or, mais il ne l'a pas trouvée
Nous sommes maintenant installés à l’auberge Birdsong qui est très bien;  nous nous y sentons à l’aise. En après-midi, installé au coin du feu, chacun a les yeux rivés sur sa tablette ou cellulaire, puis vers 18h00 la cuisine s’anime. Nous nous retrouvons tous autour de l’îlot central pour préparer notre souper; pour nous c'est encore du filet d'agneau car c'est tellement goûteux et tendre.  Nous faisons la connaissance de Noemie et Ed, originaires de l’Angleterre et de l’Irlande qui vivent présentement à Singapore; ils voyagent en Nouvelle-Zélande pour neuf mois. Ils ont acheté une voiture usagée à une vente aux enchères à Christchurch pour 2,500$ au début de leur voyage et la revendrons à la fin.  Toute une aubaine quand on pense que c’est presque le prix que nous avons payé pour la location de notre auto pour 45 jours.


Serge jase avec un voyageur solitaire qui demeure à Hong-Kong et il l’invite à notre table.  Raymond, c’est son nom, a seulement 11 jours de vacances et il est venu les passer en Nouvelle-Zélande. Il n’aime pas la vie à Hong-Kong qui est axée uniquement sur le travail; son patron ne comprend pas qu’il veuille prendre des vacances. Il aimerait bien venir vivre à Toronto et nous l’y encourageons car il y a une grande communauté asiatique là-bas.

dimanche 23 novembre 2014

20 au 23 novembre – Abel Tasman National Park

Nous voici de retour de notre périple sur le sentier Abel Tasman. Nous sommes maintenant installés pour la nuit à Edens Edge à Riwaka qui est un vrai paradis. Dès notre arrivée, j'ai pris assaut la laveuse à linge et j'ai lavé nos vêtements de randonnée qui en avaient grand besoin, puis nous sommes passés à la douche car nous en avons été privés pendant 4 jours; nous aussi en avions bien besoin.  Dans les huttes d'Abel Tasman, il n'y a pas de douche, à l'exception d'une assez primitive à l'extérieur, cachée par des paravents et à l'eau froide.  Je vous fais maintenant le récit de nos aventures et rencontres sur Abel Tasman.

Jour 1 – Marahau à Anchorage Bay (12,4 km - 4h45)

Une belle journée ensoleillée s’annonce.  En route pour Marahau, Serge se trompe de sortie à un rond-point et nous voilà à nouveau en route pour Nelson.  Dix kilomètres plus tard, nous revenons au même rond-point et cette fois-ci, nous prenons la bonne direction.

Notre premier arrêt est à Marahau, porte d’entrée du parc national Abel Tasman, au magasin d’équipement de camping où nous louons un petit poêle de camping pour un prix modique. Notre deuxième arrêt est à Aqua-Taxi pour faire transporter nos sacs à dos à chaque endroit où nous passerons la nuit les trois prochains jours.

Nous sommes maintenant prêts à nous mettre en route sur le sentier Abel Tasman, équipés de nos mini-sacs à dos et de nos caméras.  Pendant quelques centaines de mètres, le sentier longe la plage et contourne la baie Marahau.

Début du sentier Abel Tasman à Marahau

Le sentier est vraiment agréable à marcher car il est en terre battue et sans roches à contourner.  Nous longeons de nombreuses baies, qui donnent sur la mer Tasman, sous le couvert des arbres qui sont très odorants, et nous traversons des ponts sous lesquels coulent des ruisseaux et des chutes. Pendant que nous marchons, les kayakistes s’en donnent à cœur joie sur l’eau et sur les plages. 


Une baie parfaite pour les kayakistes 

Une mignonne petite chute

Terrain de jeu des kayakistes
 Le temps se réchauffe énormément et le sentier monte et descend.  Maintenant nos sacs à dos sont pleins des vêtements que nous enlevons. A midi, nous nous arrêtons à la plage Stilwell pour manger nos sandwichs, petites tomates et bananes; il était temps car nos estomacs gargouillaient sans cesse.


Nous arrivons finalement à Anchorage Hut à 14h00, mais nos sacs à dos ne sont pas encore là.  Moi qui avais hâte de troquer mes bottes de marche pour mes sandales, car ma petite orteil du pied gauche est très sensible, je dois attendre l'arrivée du bateau jusqu’à 15h30.  Nous nous installons dans un dortoir de 10 lits à 2 étages que nous partageons avec de jeunes allemandes et malaisiennes ainsi qu’une maman et ses 2 filles. Durant l’après-midi, les marcheurs relaxent en lisant, en s’étendant sur la plage ou en se promenant dans les environs.  Nous allons faire un tour au terrain de camping voisin où de petites tentes sont montées pour les marcheurs et les kayakistes qui passent la nuit dans la baie. 

Anchorage Hut
Vers 17h, la cuisine commence à s’animer.  Chacun vient y cuire son repas sur les grands comptoirs en stainless, puis tout le monde s’installe aux grandes tables et font connaissance avec leurs voisins.  En soirée, le temps se rafraîchit beaucoup à l’extérieur, mais il fait bon dans la grande salle commune au coin du feu.


La salle commune d'Anchorage Hut
A 21h00, nous retournons  à notre dortoir où il n’y a pas d’électricité.  Nos lampes de tête auraient été bien utiles mais nous les avons oubliées dans l’auto à Marahau.

Jour 2 – Anchorage Bay à Bark Bay (11,5 km – 4h30)

Nous quittons la hutte d’Anchorage Bay à 8h40 en longeant la plage; le ciel est couvert de nuages et nous espérons que ceux-ci iront se déverser ailleurs que sur nos têtes.  La marée est montante et Serge, qui jase et n’est pas attentif, se retrouve les pieds dans l’eau.   En raison de la marée haute, nous devons prendre le chemin le plus long pour nous rendre à Torrent Bay. Nous débutons par une longue montée de 100 mètres qui nous prend 30 minutes.  Le sentier entre dans la forêt et nous avons comme seuls compagnons les oiseaux et les abeilles qui bourdonnent à nos oreilles. 

C'est là que le skipper du bateau-taxi va ramasser nos sacs
Nous rencontrons un marcheur équipé d’un énorme sac à dos; c’est qu’il marche avec son équipement de camping et a 25 kilomètres à parcourir aujourd’hui.  Il nous raconte qu’il demeure à Ottawa et a travaillé pour Jack Layton. Quand nous lui disons que Stephen Harper était en Nouvelle-Zélande la semaine dernière, il nous dit qu’il est bien content de ne pas l’avoir rencontré.  Certains pièces de son équipement lui ont été données par l'épouse de Jack Layton qui était en grand amateur de plein air. Il a maintenant quitté le monde de la politique car c'est un travail très exigeant et les heures de travail sont longues.

Serge et Nathan, le gars d'Ottawa
A Torrent Bay, nous traversons un petit village accessible uniquement par mer.  Il y a une vingtaine de chalets seulement et aujourd’hui nous sommes plus de marcheurs que de résidants. Nous avons dû prendre le sentier le plus long car la marée est montante; à marée basse nous aurions pu traverser par la plage et raccourcir notre trajet de 3 kilomètres.

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Sur le sentier à Torrent Bay
Voyez-vous le petit bout de plage qui est sous l'eau? C'est pour ça le grand détour.

Nous entamons une longue descente et pensons que c’est pour rejoindre Bark Bay. Mais non, c’est pour traverser Falls River sur un étroit pont suspendu. Et nous recommençons à monter à nouveau.  Comme le sentier est étroit et rocailleux, nous sortons nos bâtons de marche pour rendre les montées et descentes plus faciles.

Serge s'amuse sur le pont suspendu
Vers 13h00, nous arrivons à la hutte de Bark Bay où nous sommes les premiers. Nous avons donc le choix du dortoir et nous choisissons celui à 6 lits que nous partagerons avec un couple de Melfort, Saskatchewan, qui voyage avec leurs filles de 12 et 14 ans; ceux-ci nous avaient demandé de leur réserver 4 lits. Cette hutte est plus vieille que celle d’Anchorage mais il y a  moins de monde; nous nous sentons presqu’en famille, même si les conversations se tiennent en plusieurs langues.

Notre dortoir à Bark Bay

Le coin cuisine
Pour souper ce soir, nous mangeons le chili déshydraté que j’ai apporté dans nos bagages; on se croirait en camping.  La soirée est fraîche et ça demande un effort pour aller nous laver aux toilettes qui se trouvent à l’extérieur. La seule douche disponible est à l’extérieur, cachée derrière un paravent; on se passe de la douche encore une fois.

Non, Serge n'est pas si brave, il ne fait que semblant de prendre une douche froide
Jour 3 –  Bark Bay à Awaroa Bay

La journée s’annonce morose. Juste après le déjeuner le vent se lève, le ciel se couvre et une pluie forte commence. Nous ne trouvons aucune plaisir à aller marcher dans ces conditions, alors nous décidons de prendre le bateau-taxi pour nous rendre à notre destination de la journée; Janice, Gary et leurs deux filles font de même.  Après 45 minutes à se faire brasser à cause des fortes vagues qui frappent le fond du bateau, nous arrivons à Awaroa Bay.  Jayne et Caitlyn ont trouvé ça bien amusant.  Le skipper du bateau a la gentillesse de nous débarquer sur la plage à 5 minutes de la hutte et, malgré tout, nous arrivons tout détrempés.

A Marahau Bay sous la pluie et le vent
Nous sommes les seuls à la hutte pour le moment. Gary s’empresse d’allumer le foyer tandis que nous installons des cordes à linge pour y faire sécher nos vêtements et nos sacs.  Gary et sa famille voyagent en Nouvelle-Zélande pour 3 mois. Ils ont pris entente avec le directeur de l’école des filles pour que leurs professeurs leur envoient leurs travaux par Internet. A chaque jour, ou presque, elles vont à une bibliothèque pour utiliser un ordinateur et faire leurs travaux.  Catlyn est en 9e année et Jayne en 6e année, elles sont adorables.

Caitlyn et Jayne ont adopté Serge comme grand-père
 A l’heure du dîner la pluie cesse et le soleil apparaît.  Nathan, le gars d’Ottawa, arrive. Il a marché sous la pluie depuis Bark Bay avec son lourd sac à dos.  Nous sommes maintenant sept canadiens à la hutte. Nathan attend la marée basse puis continue sa marche jusqu’à Totartanui, 7 kilomètres plus loin où il campera.

En après-midi, nous partons par la plage pour nous rendre à Awaroa Lodge où le  bon temps et le confort sont assurés. Nous nous installons sur la terrasse, sirotons des breuvages et nous gavons de brownies au chocolat et de pains grillés avec trempettes.

La terrasse à Awaroa Lodge
Nous revenons à la hutte vers 18h00 et constatons que la marée commence à monter. Dans une baie, il est impossible de passer sans se mouiller les pieds. Serge m’embarque sur son dos, tandis que Caitlyn transporte sa mère.

Caitlyn transporte sa mère et Serge les encourage
A la hutte, plusieurs autres marcheurs sont arrivés dont un jeune français de Lorraine et sa mère qui est venue le rejoindre. Il nous offre de goûter à une boisson de chez lui, la Mirabelle de Lorraine à 45% d’alcool. Une chance qu’il nous a donné seulement un bouchon car c’est fort en titi!.  C’est bientôt l’heure d’aller nous coucher.  Caitlyn et Jayne se perche sur les lits du haut avec leurs parents, tandis que Serge et moi prenons deux matelas du bas en compagnie de deux filles que nous croisons depuis quelques jours.

Caitlyn et Jayne perchées sur leurs lits

Nos matelas à l'étage du bas à l'avant
Jour 4 – Le retour à Marahau

Le jeune français s’apprête à partir pour revenir à pied à Anchorage Bay (25 kilomètres) mais il a des ampoules aux pieds.  Je lui donne un morceau de moleskin qui, j’espère, lui permettra de ne pas trop souffrir. A 8h45, nous faisons nos adieux à la petite famille Waterhouse de Saskatachewan qui continuera sa marche pour une autre journée.

La famille Waterhouse de Saskatchewan
Puis nous partons le long de la plage, nos sacs accrochés à l’avant et à l’arrière, sandales aux pieds et bottes de marche à la main, pour aller prendre le bateau-taxi afin de retourner à Marahau. 

En route pour prendre le bateau-taxi sur la plage d'Awarao Lodge 
Déjà, la marée monte rapidement et envahit la plage; à un certain endroit, nous sommes sûrement les derniers à passer au sec.  Nous devons quand même traverser une baie dans l’eau jusqu’aux mollets.


J’aime bien marcher le matin car il n’y a pas de vent, pas ou peu de marcheurs et les oiseaux chantent.  Arrivés à Awaroa Bay, 45 minutes plus tard, l’atmosphère est si invitante que nous nous laissons tenter par un immense brownie et des jus de fruits. 


Nous descendons ensuite à la plage en espérant prendre le bateau de 10h30, bien que nous ayions réservé nos places pour le bateau de 13h30. Nous sommes chanceux, le skipper nous laisse embarquer. 

En attendant le bateau-taxi

Voilà notre taxi
A Totaranui, un peu plus au nord, Nathan, le gars d’Ottawa, embarque à bord du bateau.  Il devait continuer plus loin, mais il n’en peut plus avec son sac trop pesant.  Il retourne avec nous à Marahau.  Sur le chemin du retour, le paysage nous est familier; nous reconnaissons les baies où nous avons passé la nuit et où nous avons pique-niqué. Le bateau file à toute allure et nous arrivons finalement à Marahau à 12h30.  Le skipper accoste le bateau sur une rampe où se trouve un tracteur avec une remorque. Il monte le bateau sur la remorque, il descend du bateau et va conduire le tracteur. Maintenant nous nous promenons dans la petite ville à bord d’un bateau tiré par un tracteur; c’est assez original.

Notre bateau-taxi se promène dans la rue
Nous retrouvons notre auto, retournons le petit poêle au magasin de location, puis partons pour Motueka.

Carl : tu avais bien raison de nous conseiller d’aller à Abel Tasman; nous en gardons de merveilleux souvenirs.


Et pour ceux qui s’inquiètent de mes orteils, et bien, elles vont beaucoup mieux.